brettnach
Pâques- Le temps des crécelles
Mes souvenirs de 1960: petit servant de messe puis grand servant-Du Jeudi Saint au soir au Samedi Saint au matin, le temps des crécelles !
Mais aussi, ramassage du bois pour le grand feu de camp, les cigarettes P4, la tournée du samedi matin puis un grand repas entre copains... -ma crécelle -Que de souvenirs !
Evacuation des Mosellans en 1939
Fin août 1939- un écrit de ma mère, Marguerite MULLER- la traduction allemand -> français faite par ma cousine Jacqueline Salvage, en bas du document
C'est avec une grande émotion que je mets en ligne son écrit- Je remercie au passage toutes les Familles MULLER -EHL pour cette découverte et pour me l'avoir transmise!
LES PREMIERES ANNEES DE
D’après un journal privé écrit par une jeune Lorraine (Marguerite Muller, née en 1912, demeurant à Schwerdorff en Moselle, réfugiée dans
J.M.J. Les évènements de la guerre 1939-1940
Ce fut en l’an 1939 la triste année pour nous, pauvres Lorrains si près situés à la frontière de l’Allemagne. Déjà toute l’année la nature nous montre une triste annonce. Le travail annuel fut fait avec répugnance. Souvent, on se disait l’un à l’autre : « Pourquoi travaille-t-on encore, tout ce qui se passe dans le monde nous annonce un triste avenir. »
Et il vient, ainsi en est-il du travail agricole, avec lequel nous gagnons notre vie ; nous avons été privés de récoltes. On avait juste battu un peu de blé pour ensemencer, une quinzaine de sacs. Notre dernier travail dans notre cher pays était la récolte du regain, une bonne pâture pour les vaches laitières.
C’était le mois d’août que cette triste guerre a éclaté. Le 24 août, mon frère Jules, frontalier avec une vingtaine d’hommes frontaliers a occupé le front ; ils étaient les premiers défenseurs de
Huit jours d’angoisse passés jusqu’au 1er septembre, jour où les deux pays se déclarèrent la guerre. En entendant cette nouvelle d’évacuer – après deux heures vous devez être prêts à partir-, tout le monde était frappé comme par la foudre, vite on chargeait ses voitures avec le peu d’affaires qu’on a emmené ; on nous disait : « Vous ne devez pas prendre avec vous plus de 30 kg », c’était un mauvais renseignement et avec cela chacun a abandonné son ménage et pris la fuite devant l’ennemi. Et ainsi, nos caravanes ont commencé à rouler vers huit heures du soir dans la direction de Bouzonville, Hestroff, Aboncourt. Arrivée au dernier lieu vers six heures du matin ; là, des bonnes femmes nous ont offert du café chaud et du lait pour les petits. On avait emmené sa nourriture pour quelques jours. Ce qui était le plus triste, c’était de voir les pauvres vieillards et les petits enfants passer une nuit ainsi, sans avoir leur repos convenable. Mais grâce soit rendue au Bon Dieu qui nous avait donné du beau temps et sa lune pour nous montrer le chemin, tout comme l’étoile avait montré le chemin aux Rois Mages. Il nous a protégé dès le commencement et il sera avec nous jusqu’à la fin.
De là, (Aboncourt), nous avons continué notre trajet jusqu’à Hagondange où nous sommes arrivés le samedi, vers deux heures de l’après-midi. On nous avait logés dans une grande école, on avait amené avec nous les familles du curé Fankeiser(2, 2, 6), Otto (5), et nous (3) avec le bagage de chaque famille, un peu de foin et d’avoine pour les deux pauvres chevaux, Sophie et Pauline, aussi tristes que nous, se voyant privés de leurs soins quotidiens, n’entendant plus la voix de leur maître, sans leur place habituelle à l’écurie. Et tout le reste de nos écuries qu’il a fallu quitter : 7 vaches, 6 veaux, 1taureau, 10 cochons, 40 volailles, 30 pigeons, 5 lapins auxquels nous étions attachés de tout notre cœur. Tout de suite après notre départ, une vingtaine d’hommes étaient chargés d’amener tout le bétail jusqu’à Aboncourt. Quel pénible travail pour ces pauvres gens durant la nuit de courir derrière ces bêtes sur des champs inconnus et c’était le minimum qu’ils ont amené jusqu’au lieu-dit. Et les trop petits qui ne pouvaient faire ce long chemin, que sont-ils devenus, peut-être ont-ils crevé de faim…
Unsere Tage in welchen wir in Hagondange weilten, waren wir gut gehalten, wir würden in einer großen Küche ernährt; an Brot fehlte es uns nicht. In einer Schule waren wir in unseren ersten Strohlager. Die Pferde blieben an dem Wagen im Schulhof. Schon da sahen Sie sich verlassen und schon Mangel an Futter und Stroh. Noch ein junges Füllen hatten wir mitgenommen, Alter:10 Monaten, dass mussten wir abgeben in Flevy an einem Hoffman, das Tier wurde zu unruhig und es blieben noch dass von Muller Louis- Luxemburger. Unsere Tage in Hagondange glaubten wir noch könnten sich zu unserem Guten wenden, und uns in unsere Heimatdorf zurück lassen, aber nein, es sollte anderes kommen, eine frische Volkervernichtung.
Und so hörten wir dass wir am Montag den 4 September eingeladen werden, so bewegten sich die Wagen mit den Bagage zum Bahnhof ; Um 4 Uhr wurden wir eingeladen und um 6 Uhr ging der Zug in Bewegung in Richtung Metz-Paris, ins Innere, der neue Heimat zu. Unsere Ankunft in Châtellerault am Dienstagabend um 7Uhr30. Es war Nacht, die Kinder Schliefen, jetzt hörte man: sortez ! Raus aus den Wagons, und alles wurde aus den Züge geworfen. Das viele Militaire hat den Zug gelehrt und das und das Bagage vor den Bahnhof getragen. Jetzt suchet Ihre Sachen! Gut für die Leute die alle große Hilfe hatten, aber uns war es unmöglich unsere Sachen zusammen zu finden, wir paar Frauen und kleine Kinder, man hatte schon seine Arbeit mit den armen Kleinen. Unsere Armseligkeiten noch nicht alle beisammen mussten wir in ein altes Gebäude Hôtel de Ville zur Ruhe gehen.
Trotz schlechtes Strohlager streckte alle Grosse wie Kleine die müde Glieder aus. Wie alles in guten Schlaf war, fing die Sirene an zu heulen, welch ein Schrecken für uns. In unsere Aufregung, sagte sich jeder : Sollen wir hier sterben müssen ? Soll der Feind uns bis hierhin gefolgt sein ? Den Rest der Nacht ging gut vorüber und so hörten wir morgens das wir gegen 9 Uhr nach Oyré abtransportiert werden. Des morgens in aller Frühe gingen wir wieder unsere verlorene Pakete suchen, doch konnten wir nicht mehr alles finden, denn guten Leute hat man überall.
So ging es dann los zum schönen Bourg Oyré,
Und Bruder Ferdinand kam zu uns nach 14 Tagen als er entlassen wurde oder reformiert. In der Zwichenheit kam Marie mit den fünf Kinder noch zu uns und so wurde der Raum zu klein für vierzehn Personen. Wir machten noch ein Bett auf den Boden und die zwei Brüder gingen zur Patron schlaffen, auch das ging nicht lange, denn die nächsten Liebe ist nicht weit bei Ihr, und so waren wir gezwungen uns ein anderes Logement zu suchen ; wir gingen tagelang suchen bis wir endlich einen für den Winter unbewohnten Hof fanden.
Jules était arrivé à la permission détente pour huit jours ; en ce moment, il se trouve à Chalons sur Marne. Les premiers mois de guerre en 1940 ont passé sans grand bruit, enfin toujours de petites attaques sur le front de
La commune a donné à chaque famille un peu de terre pour planter ses légumes. Tous les réfugiés du bourg ont eu un champ à
Le 8 mars, nous avons quitté la ferme
Interruption : 1 demi-page vierge
Une page blanche….. ;
La vraie guerre s’est déclenchée le 10 mai 1940. L’ennemi a envahi le Luxembourg,
Comme les Allemands ont vite avancé car leurs troupes sont deux fois plus fortes que celles des Belges, de plus avec leurs parachutes, ils se laissent descendre en tout pays et c’est ainsi qu’ils étaient les plus nombreux en quelques jours. Le roi Léopold III se voyait pris et il passa les armées (il posa les armes ?).
C’était le 22 mai. Quelle grande faute il a commis, il a trahi son peuple et il a trahi
Le 18 mai, l’ennemi est rentré près de Sedan et en peu de temps il avait parcouru le Nord de
Pendant ce temps, nous avons eu des nouvelles de notre frère Jules après qu’il a été débarqué à Brest le 3 juin, il nous a fait savoir qu’il est vivant, sa seconde lettre arriva le 5 juin, après quatre jours de route, il nous dit qu’il a vu beaucoup de misère et avec ma bonne santé, je suis revenu en France, je me trouve pour le moment à Ste Marthe (département de l’Eure). Pendant tout ce temps qu’ils ont fait du dégât, ces sales boches bombardaient les trains de réfugiés, incendiaient les villes avec les bombes, détruisaient plusieurs gares. Même des personnes qui se trouvaient en voyage nous ont dit que les avions sont descendus sur les trains pour pouvoir mieux tirer sur eux. Toutes ces affaires ne seraient pas arrivées si on n’avait pas tant d’espions, pour tous les trains de réfugiés et de munitions, l’ennemi était au courant et était là à l’heure fixée, mais Dieu a heureusement toujours bien veillé sur eux.
Pendant la semaine du 9 juin au 16 juin, l’ennemi a poussé sur Paris et après quelques jours de forte résistance nos troupes n’étaient plus assez fortes pour résister et le gouvernement a déclaré Paris ville ouverte. Alors, ils ont continué à se battre des deux côtés de Paris et pour pouvoir mieux résister le gouvernement boche a envoyé à ses troupes encore vingt divisions ainsi que des munitions, des tanks et tout ce dont ils avaient besoin pour se garnir. C’est vraiment quand on suit ces évènements qu’on voit le mauvais esprit qui est avec eux, c’est le faux prophète qui est venu sur terre, il a déjà fait une religion à son goût, c’est vraiment un déchaînement de l’enfer. Cette semaine, les monstres ont bombardé la capitale, ils n’ont que cette morale de viser les civils et de tirer sur les grandes maisons, les écoles et les assemblées ; rien que dans Paris, il y a eu environ neuf cent morts et des blessés.
Le 14, l’ennemi est entré à Paris, après l’avoir cerné. Depuis que l’ennemi avance dans notre pays, on voit son interruption venir des réfugiés venant du Nord et des environs de Paris, et le monde perd le courage de jour en jour davantage, il se démoralise, il se décourage, mais nous réfugiés, nous ne perdons pas encore le courage mais gardons bon espoir en Dieu.
C’est le 14 juin que nous avons vu passer à Oyré les premiers réfugiés. Comme la route nationale Paris-Bordeaux est trop occupée par toutes les autos civiles et militaires, ils ont commencé de traverser les petites routes pour pouvoir s’éloigner, arriver plus vite.
Le 15, l’ennemi est venu nous visiter en avion (la première fois), mais
Le 16 juin: dimanche matin, les premiers camions (une trentaine) de troupes sont passés vers Leignis ? A midi : 4 grands camions de soldats en uniforme bleu foncé sont passés en observateurs ; ils ont dit qu’ils se sont retirés du front devant l’ennemi et ils ont pris les petites routes pour que les boches ne les voient pas. Ce jour-là, l’avion ennemi est venu quatre fois sur la ville de Châtellerault, mais chaque fois, ils ont réussi à l’éloigner.
Le 17, des réfugiés passaient dès le matin ; même dans la nuit, il en est venu sur la place, ils ont fait leur lit sous le hall de l’église. Durant la journée, on voyait passer des soldats, on se demandait ce que ça voulait dire que cette troupe se promène par ici et vers midi, on entendait dire que ça ne marche plus trop bien au front et que les soldats se retirent pour ne pas se faire tuer, car il nous manque des munitions. Drôle d’affaire, faire la guerre et au bout de cinq semaines, plus de quoi se défendre et par la radio on nous a annoncé que
18 juin 1940 : Aujourd’hui, la population est démoralisée, personne ne veut se mettre au travail, nos troupes se battent à Orléans et de l’autre côté de
19 juin : les mêmes évènements qu’hier, la troupe motorisée passe avec toutes sortes d’armements et ce qui nous bouleverse le plus, c’est d’entendre les avions italiens survolant notre contrée en mitraillant les civils des villes, mais notre contre-aviation D.C.A. ne manque pas de les saluer avec des obus. Certainement qu’il y avait des boches avec eux, ils ont jeté des bombes sur Poitiers, Donjé, Ingrandes, Les Ormes ; à Poitiers, il y eut des victimes. Le soir, nous avons vu passer une grande belle voiture à quatre chevaux, ils venaient de
21 juin : Depuis deux jours, nos troupes ont assiégé le pays, on ne peut pas se rendre compte de cette guerre, on voit venir des soldats cyclistes, à pied ou motorisés, c’est qu’ils se sauvent devant l’ennemi ; l’un d’entre eux nous disait : Avec quoi se défendre quand on n’a plus rien pour tirer sur l’ennemi ? Maintenant, il s’agit seulement de sauver ma vie. Voilà qu’ils ont passé
Le 22 juin : la plus triste journée pour nous ; dès le matin on entendait des coups de canon, vers 10h on entendait un grondement de canons et vraiment, la terre tremblait et nos troupes ont fait sauter le pont de
Le 23 juin : vers 3h de l’après-midi, les boches sont entrés dans notre petit pays Oyré, mais ils n’ont pas fait bonne impression, ils ont volé des vélos, des autos, des camions et ils avaient un regard victorieux, mais ils étaient chétifs. Personne n’avait le courage de dire non à une de leurs demandes. Ils se comportent en maîtres à Châtellerault, ils se promènent sur les places comme des princes.
«Sie wollen den Franken entwerten, bei Ihnen steht der kaum
28 juin: Heute ist eine Anzahl deutsche Troupen in einem Dorf angekommen, nur Pferdegespann, Sie haben sich hier in die Höfe einquartiert. Die Leute müssen Ihnen alles zu Verfügung geben, sonst werden Sie noch angebrüllt. Sie sind noch rauer wie früher. Seid dem 15 Juni, stockt es mit allem: keine Post mehr, die Lebensmitteln fangen an zu mangeln, aber Brot haben wir Gott zu Dank noch immer genug. Seit dem 5n Juni, kein Lebenszeichen mehr von Bruder Jules. Heute 2.7.40 ist Lebensmittelpreis viel gestiegen, das Öhl von 8-
Die Zweidrittel der Flüchtlingen sind am 4 Oktober 40 zurück in die Heimat. Mit schwerem Herzen haben die meisten das Dorf Oyré verlassen und zwar die jungen Kerls von 18 bis 30 Jahren; die gingen in eine dunkle Zukunft. Was wird Sie dort erwarten?“
Fin du journal.
Traduction des parties rédigées en allemand
Pendant les quelques jours où nous avons séjourné à Hagondange, nous avons été nourris dans une grande cuisine ; nous ne manquions pas de pain. Notre premier campement dans la paille se situait dans une école. Les chevaux demeurèrent attachés aux charrettes dans la cour de l’école. Ils se sentaient déjà abandonnés, en manque de nourriture et de paille. Nous avions aussi emmené un jeune poulain âgé de 10 mois, nous dûmes le confier à un fermier de Flévy, l’animal devenait trop agité ; il restait encore celui de M. Muller Louis-Luxemburger. Pendant ces jours à Hagondange, nous espérions encore que les choses pourraient tourner à notre avantage et nous ramener dans notre village, mais non, il en alla tout autrement, une froide extermination d’un peuple.
Et ainsi, nous apprîmes que nous serions embarqués le lundi 4 septembre et les charrettes chargées de bagages s’ébranlèrent vers la gare : à 4 heures, nous montions dans le train qui s’ébranla à 6 h, dans la direction Metz-Paris, vers « l’intérieur », vers notre nouvelle patrie. Nous arrivâmes à Châtellerault le mardi soir, à 7h30. Il faisait nuit, les enfants dormaient. Maintenant, on entendait : « Sortez ! Dehors ! » . Et tout fut jeté dehors, sur le ballast. Les nombreux militaires vidèrent le train et portèrent les bagages devant la gare. Maintenant, à vous de chercher vos affaires ! çà allait bien pour les personnes qui avaient beaucoup d’aide, mais pour nous c’était impossible de retrouver nos affaires, nous n’étions que quelques femmes et de petits enfants, nous avions déjà bien assez de mal avec les pauvres petits. Alors que nous n’avions pas fini de ramasser nos misérables nippes, nous dûmes nous rendre dans un vieil hôtel pour nous reposer ;
Malgré les mauvaises couches de paille, petits et grands étendirent avec joie leurs membres fatigués. Alors que nous étions tous profondément endormis, la sirène se mit à hurler, quelle frayeur pour nous ! Dans notre angoisse, chacun se disait : Devrons-nous mourir ici ? L’ennemi nous aurait-il suivi jusqu’ici ? Le reste de la nuit se passa bien et nous apprîmes le matin que nous serions transportés à Oyré. De très bonne heure, nous nous remîmes à la recherche de nos paquets perdus, pourtant, nous n’avons pas pu tout retrouver, car de bonnes âmes, il y en a partout …
Et nous voilà partis vers le joli bourg d’Oyré, à
Nous sommes arrivés à Oyré le 6 septembre 1939 à 10 h. Six jours de route sans aucun accident ! Ainsi fûmes-nous dispersés, presque tous furent envoyés dans une ferme, certains jusqu’à
Après cette date, nous reçûmes un soutien :
Et notre frère Ferdinand vint nous rejoindre après quinze jours, après qu’il eût été démobilisé ou plutôt réformé. Dans l’intervalle, Marie nous rejoignit encore avec ses cinq enfants et notre local devint trop exigu pour quatorze personnes. Nous avons encore monté un lit sur le sol et les deux frères allèrent dormir chez la patronne ; cela non plus ne lui convint pas longtemps, car l’amour du prochain ne va pas loin chez elle. Nous fûmes obligés de nous mettre à la recherche d’un autre logement ; nous avons cherché des jours durant avant de trouver enfin une ferme inoccupée durant l’hiver :
En novembre, Mme Philippe Jean mourut brusquement ;
En décembre, c’est lui qui mourut d’une espèce de pneumonie asthmatique et Pierre Adam mourut à la même époque. Des naissances, il y en eut cinq en 1939 et trois en 1940. Les pauvres petits, heureusement qu’ils ne voient rien et n’entendent rien de la triste époque où ils sont nés, dans ces vieilles turnes noires et glaciales.
L’hiver 39-40 fut un hôte glacial. Ici, il y avait de la neige pendant tout le mois de janvier et chaque nuit, il gelait fort. Le blé est en grande partie gelé, ce qui, ici dans
Anna est partie le 19 novembre à Grand Pont chez son père.
23 juin : ils veulent dévaluer le franc, chez eux, la parité est à peine de
28 juin : aujourd’hui, un certain nombre de troupes allemandes sont arrivées dans un village, uniquement des attelages de chevaux, ils sont casernés ici dans les fermes. Les gens doivent leur mettre tout à disposition, sinon ils se font engueuler. Ils sont encore plus brutaux qu’avant.
Depuis le 15 juin tout est bloqué : plus de poste, les denrées alimentaires commencent à manquer, mais heureusement, nous avons toujours du pain.
Depuis le 5 juin, plus de signe de vie de notre frère Jules.
Aujourd’hui 2/7/40, le prix des denrées alimentaires a beaucoup augmenté : l’huile est passée de 8-
La poste fonctionne à nouveau normalement. Notre frère Jules a donné de ses nouvelles depuis le Cantal le 10/7/40. Le train Tours-Paris circule à nouveau depuis le 10/7/40. Toute correspondance vers la zone libre est interdite depuis le 3/7/40. Les commerçants n’ont pas le droit de vendre des denrées coloniales. Les troupes allemandes achètent tout : étoffes, vêtements, chaussures, bas de soie ; ils peuvent acheter tout ce qui leur plaît à des prix ridicules, vu le change du mark. Pour une paire de chaussures, on paie 100 à
Les trois quarts des réfugiés sont repartis le 4 octobre 40 au pays. La plupart ont quitté Oyré avec le cœur lourd et en particulier les jeunes hommes âgés de 18 à 30 ans. Ceux-là s’en allaient vers un sombre destin. Qu’est-ce qui les attend là-bas ?
FIN DU JOURNAL
1966
Janvier 1966
Le 1, décès de Vincent Auriol, premier président de la IVE République française-
Le 4, explosion à la raffinerie de Feyzin. L'incendie a été provoqué par un véhicule circulant près du site et a entraîné les explosions successives des sphères de stockage de propane -18 morts, dont 11 pompiers, une centaine de blessés, ainsi que l'évacuation du quartier avoisinant qui a été très endommagé - première catastrophe industrielle en France.
Le 8, nouveau gouvernement Pompidou-.
Le 11, Indira Gandhi est désignée comme 1E ministre de l'Inde.
Le 14, début de l'affaire Ben Barka
Différents mouvements se succèdent durant l’année en Afrique : le 1, coup d’État du général Bokassa en Centrafrique -le 3, en Haute Volta, un soulèvement populaire -Début d'une série de Coups d’États successifs au Nigeria
-Apparition des premières communautés hippies en Californie.
Mars 1966:
Le 07, la France se retire du commandement intégré de l'OTAN. Le Général de Gaulle annonce que « sans en altérer le fond » la France désire modifier la forme de son alliance avec les États-Unis. Elle demande que les bases américaines situées sur son sol soient fermées, annonce cesser sa participation aux commandements intégrés de l'OTAN et refuse désormais de « mettre ses forces à la disposition de l'Organisation atlantique ».
Avril 1966 :
Le 12, les B-52 américains commencent à bombarder le Vietnam du Nord.
Mai 1966
Le 4, Fiat conclut un important accord pour la construction d’une usine en Union Soviétique.-
Le 16, en Chine, début de la «Révolution culturelle».
Le 17, grève générale à l'appel de toutes les organisations syndicales.
Le 27, sortie du film Un homme et une femme. Claude Lelouch y est réalisateur, coscénariste, producteur, et directeur de la photographie.
Le 28, à Cuba, Fidel Castro proclame la loi martiale pour prévenir une éventuelle attaque des Etats Unis-
Juin 1966
Le 20, voyage de Charles de Gaulle en URSS-
Le 28, coup d’État militaire en Argentine -la révolution argentine-
Juillet 1966
Le 2, début des essais nucléaires français sur les atolls de Moruroa et Fangataufa -inauguration de la salle Europa à Montigny les Metz avec le chancelier allemand, Konrad Adenauer, un des pères fondateurs de l’Europe avec Robert Schuman de Scy Chazelles-
Août 1966
Du 01 au 13, le Parti communiste chinois lance officiellement la « révolution culturelle ».-
Le 5, début de la construction du World Trade Center-
Naissance du mouvement des gardes rouges en Chine
Septembre 1966
Octobre 1966
Le 4, en Chine, la révolution d’octobre : la diffusion massive du Petit Livre rouge de Mao-
Le 18, décès de Jean-Pierre Peugeot, président de la société d'automobiles Peugeot-
Novembre 1966
Au Tibet, la Révolution culturelle entraîne la destruction par les gardes rouges, chinois mais aussi tibétains, des témoignages de l’ancien régime : monastères, châteaux, livres, statues, peintures, et toutes marques de « superstitions » sont anéanties.
Décembre 1966
Le 1, le gouvernement de « grande coalition » en Allemagne-Willy Brandt prend les fonctions de vice-chancelier et le portefeuille des Affaires étrangères.-
Sortie du film : La Grande Vadrouille . Le film raconte sur le ton de la comédie les déboires des Français face aux Allemands sous l'Occupation.Le duo Bourvil- de Funès-
Économie et société 1 franc français de 1966 = 1,06065 euro de 2002
1965
Janvier 1965 :
Le 24, décès de Winston Churchill, homme d’état britannique avec son célèbre cigare, né le 30 novembre 1874
Février 1965:
Le mois le plus froid depuis 1956 ! Plus de 20 jours sans dégel !
Mes souvenirs de congères de neige à la sortie du village vers Alzing- la route fermée, le bus de ramassage scolaire Schidler obligé de passer dans les champs- d’autres jours, son passage impossible et notre rentrée à la maison après notre attente à l’arrêt du bus pendant 1H-
Le 07, premiers raids aériens américains sur le Vietnam du Nord à la suite de l'attaque de la base aérienne de Pleiku.-
Le 16, naissance de Valérie Trierweiler, journaliste française-
Serge Reggiani chante « le déserteur »-
Citroën prend le contrôle de Panhard dans l'espoir d'utiliser les compétences de cette marque, pour les voitures de milieu de gamme, afin de combler les lacunes de la gamme Citroën : il manquait en effet une voiture entre la 2CV et les grandes DS / ID. L'outil industriel de Panhard intéressait également Citroën. Rapidement, les usines Panhard fabriqueront plus de fourgonnettes 2CV que de Panhard, Citroën ayant bloqué toutes les possibilités d'évolution (moteur 4 cylindres, modèle 24 en 4 portes, 24CT à moteur Maserati).
Mars 1965:
Le 07, débarquement de 3500 marines au Sud-Vietnam, commencement de l’offensive terrestre de la guerre du Vietnam-
Election présidentielle : Charles de Gaulle UNR 55,80% devant François Mitterand FGDS-CIR 44,20%-
Les 14 et 21, élections municipales-
Ma mère rend visite régulièrement à la famille Chaudron, des voisins en face du café Stablo-la fille Mariette s’occupe de Blandine, un des fils, Eugène fabrique des modèles réduits de maisonnées en bois, avec de l’éclairage, qui m’émerveillent !
Maman souffre d’eczémas aux mains, sa peau pèle littéralement, des cloques d’eau se forme, elle doit mettre des gants, de la pommade de la Roche Posée (cure réputée pour les maladies de peau)… (L'eczéma (également orthographié exéma), un syndrome pouvant correspondre à plusieurs maladies de la peau-L’eczéma se caractérise par des lésions déchiquetées (à contours irréguliers), parfois microvésiculeuses (eczéma aigu) ou sèches. Ces lésions sont caractérisées sur le plan fonctionnel par un prurit (des démangeaison) intense. À force de grattage, elles peuvent s'infecter.
Les causes principales: allergique - de contact consécutive au contact avec une substance.
Le 20, France Gall au concours Eurovision de la chanson, « poupée de cire, poupée de son »- Chanson concourant pour le Luxembourg — La manifestation se déroulait à Naples- devant 150 millions de téléspectateurs, la voix tremblante et le teint pâle. Plébiscitée par le jury à la majorité absolue, elle se trouve propulsée à la première place. Consacrée vedette internationale en un instant.
Avril 1965:
Le 12, Sylvie Vartan épouse à Loconville (Oise), Johnny Halliday, avec qui elle a le 14 août 1966, un fils David Halliday.
Juin 1965:
Ma communion à l'église de Brettnach-
Juillet 1965:
Le 16, inauguration du tunnel du Mont Blanc par le président Giuseppe Saragat et le général de Gaulle.
La ville de Metz étudie le renforcement des débits d’étiage du Rupt de Mad, un affluent de la Moselle pour améliorer l’alimentation en eau potable de la ville, ses ressources traditionnelles étant devenues insuffisantes et les risques de pollution de la Moselle ne permettant pas une utilisation économique de ses eaux.
La retenue de Nonsard (lac de Madine) est donc destinée à réguler le régime du Rup de Mad, par stockage des eaux durant les périodes pluvieuses et restitution pendant les périodes sèches. Le lac d’une superficie de 1100 ha est aménagé en base de loisirs.
Octobre 1965:
Enlèvement à Paris de Medhi Ben Barka, chef des opposants au roi du Maroc Hassan II (UNFP).
1964
Janvier 1964:
Le 27, reconnaissance de la Chine communiste.
Février 1964:
1E salon de l’Agriculture à Paris-
Avril 1964:
Le 04, Les Beatles monopolisent les cinq premières positions du hit parade américain avec Can't Buy Me Love- Please Please Me ... et placent 12 chansons dans le Top 100.
Sylvie Vartan chante « La plus belle pour aller chanter »- France Gall chante « Sacré Charlemagne »
A l’école, distribution des timbres contre la tuberculose à vendre : petits et grands !
Mai 1964
Dans un parc / sur un chemin de champ, Maman, Joseph et moi
Devant la porte du Jardin: Joseph, Guy d’Uckange
Le 24, inauguration par le Général de Gaulle en compagnie du président allemand Heinrich Lübke et de la grande-Duchesse de Luxembourg Charlotte de la canalisation de la Moselle, du Rhin à Neuves-Maisons.
Septembre 1964 :
Mon entrée au CEG de Bouzonville- ma 1e rentrée en ville, en 6E (pour mémoire, mon père n’avait pas de voiture et je n’ai jamais été en ville auparavant !)
Décembre 1964 :
Le 08, sortie du film Angélique, marquise des anges- film franco-italo-allemand -Acteurs principaux : Michèle Mercier, Robert Hossein, Jean Rochefort (Fille du baron de Sancé de Monteloup, élevée très librement, Angélique côtoie les jeunes gens de son âge, notamment Nicolas, son ami d'enfance, qu'elle ne laisse pas indifférent. Afin de parfaire son éducation, son père la confie à son cousin et voisin le marquis de Plessis-Bellière. Raillée par le fils de celui-ci, qui l'appelle la « marquise à la triste robe », Angélique, en fuyant, entre malencontreusement dans la chambre du Prince de Condé et y surprend le complot d'empoisonnement qui se trame contre le Roi Louis XIV, son frère et Mazarin, et dont Fouquet est un des instigateurs)
Le 19, transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, avec le célèbre discours d’André Malraux, de sa voix rocailleuse.
1963
Mes 10 ans-
Juin 1963:
Le 14, sortie du film Le Guépard (Il Gattopardo) est un film franco-italien- palme d'or au Festival de Cannes 1963-.Acteurs principaux : Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale-
Le 22, Sylvie Vartan participe avec Johnny Halliday, Dick Rivers et les Chats sauvages, Richard Anthony, Danvel Gérard, les Gam's et Nicole Paquin- au concert place de la Nation, organisé par Europe n°1 pour le premier anniversaire de Salut les Copains- L'événement a un grand retentissement
Le 23, Kennedy visite Berlin Ouest et prononce avec Willy Brandt et Konrad Adenauer un discours resté célèbre durant lequel il lancera la phrase « Ich bin ein Berliner » « Je suis un Berlinois »
Claude François chante : Marche tout droit- Moi je voudrais bien me marier- Pauvre petite fille riche- Si tu veux être heureux- Si j'avais un marteau
Août 1963:
Jacques Anquetil remporte le Tour de France.
L’oncle Marcel End, marié à la sœur de papa, Marie vient de Réding par train (il est contrôleur SNCF) très bricoleur, nous calfeutre la porte du couloir de l’écurie pour éviter la gelée des conduites d’eau…
L’oncle Nicolas de Thionville, directeur d’école, habitant la Côte des Roses à Thionville vient également de temps en temps, nous donner un coup de main pour la moisson avec ses fils Claude, Jean-Marie et Jean-Paul; Il est également président du Conseil de fabrique et s’occupe de l’organisation des kermesses paroissiales pour la construction de l’église Ste Anne-Celà lui occasionne bien des soucis-
Un jeu dans le couloir avec Jean-Paul : il me soulève, je replie les jambes et il me laisse descendre ; ma respiration coupée, j’ai très mal et je pleure, le jeu est fini!
Des partitions de musique prêtées par Jean-Paul pour jouer sur l’harmonium donné par l’oncle curé de Host-
L'oncle Jean, l’autre frère de papa, mon parrain, instituteur, habitant Uckange vient aussi, mais moins souvent avec Guy son fils, qui dort avec nous; des fous rires dans le lit !
Novembre 1963:
Le 22, J.F. Kennedy, frère de Robert et président des États-Unis, est victime d'un attentat fatal à Dallas, dont certains aspects restent aujourd'hui encore obscurs.
Le 25, le président est enterré au cimetière militaire d'Arlington (le célèbre salut de son fils John-John lors du passage du cercueil).
La production de lait en 2021
Suite à mon article 1962-suite, avec la trayeuse électrique Alfa Laval- un bidon pour 2 vaches-
-dans les années 1980, avec la circulation plus importante, passage en traite en pâture pour éviter tout accident sur les routes- notre troupeau de vaches Holstein Pie Noire, 25 vaches environ, 5000litres de lait/vache/an-2 traites/jour x 365 jours-
-A partir de 1984, mise en place des quotas laitiers pour limiter et stabiliser la production matière (lait de vache)
-Début des années 1990, pour beaucoup d'exploitations , dont la nôtre, abandon de la production laitière et passage à la production de viande avec l'élevage d'un troupeau de race limousine-
-depuis les années 2000, la traite robotisée- exemple, depuis 2011, une ferme taille moyenne à Vaucremont, 180ha, pâture attenante au bâtiment d'élevage, 50 vaches laitières, 10000 litres de lait/vache/an- 1 robot de traite Lely A3 Next- constructeur néerlandais- investissement pour le robot=150 000 euros! 2,8 traites/vache/jour- sans aide manuel-
Quelques données économiques: le prix du lait payé au producteur, standard non bio, en région Grand-Est: 355,1 euros/1000litres en 2020- prix de base super A à 33de taux protéique et 42 de taux butyrique- (pour un lait bio =495,67 euros/1000litres)-
Avec cette évolution, la vie des éleveurs a changé: plus d'horaires de traite imposé- l'organisation du travail avec moins de fatigue physique- le bien-être des animaux s'est amélioré-moins de hiérarchie dans le troupeau-
Mais surveillance et suivi technique plus pointu avec progression des performances des exploitations- alerte de production et de rumination permettant d'intervenir rapidement parfois avant même, les signes cliniques